En 2005, le Conseil représentatif des associations noires de France fait son entrée sur la scène politique. Accueillie avec bienveillance par une majorité d’intellectuels, de médias et de partis politiques, l’organisation censée incarner une alternative modérée au Parti des indigènes de la République souffre aujourd’hui de son manque de représentativité. Cet essai est suivi d’une réponse de Louis-Georges Tin, président du CRAN.
Issus de la « révolution des casseroles » islandaise, le Parti Pirate est aujourd’hui bien implanté dans la vie politique locale de l’île. Les pirates sont-ils une exception, ou leur succès témoigne-t-il d’une mutation plus générale des partis et de l’engagement politique ?
Tandis que la démocratie nationale est en crise, le monde devient une dimension de plus en plus concrète de la vie collective. Forts de ce constat, les auteurs de ce nouvel ouvrage collectif, entièrement inédit, s’essayent à imaginer les contours de la citoyenneté mondiale.
Architecte et enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, Cyrille Hanappe s’investit depuis plusieurs années dans les bidonvilles d’Île-de-France et dans les camps de réfugiés du Nord. Il rappelle que, si le bidonville et le camp ont longtemps représenté un impensé, ils s’inscrivent en fait dans la durée. Les camps de réfugiés deviendront, à terme, des quartiers de nos villes.
Souvent associé au monde anglo-américain, le libéralisme se décline aussi à la française. Un ouvrage collectif raconte la redécouverte, à partir des années 1950, de cette tradition libérale plurielle par des intellectuels souvent critiques du système totalitaire.
Pour Harry Frankfurt, l’égalité n’est pas un idéal, contrairement à ce que présupposent les politiques actuelles de redistribution. L’essentiel est d’avoir suffisamment pour vivre. Mais peut-on se contenter d’avoir assez quand d’autres ont trop ?
Avec les « Printemps arabes », la question du fait révolutionnaire s’est vue posée à nouveaux frais. Suivant une démarche comparatiste, H. Bozarslan et G. Delemestre analysent le lien entre révolution et processus démocratiques, et reviennent sur le rôle des intellectuels dans la dynamique révolutionnaire.
Le changement climatique anime les débats scientifiques, économiques et politiques depuis cinquante ans. Romain Felli propose une histoire de l’adaptation aux changements climatiques et dénonce son instrumentalisation par la logique de marché, au détriment des plus vulnérables.
Dans un ouvrage résolument ambitieux, le sociologue John Skrentny propose une reformulation de la question raciale sur le lieu de travail aux États-Unis, hors du prisme de l’affirmative action. Il y voit les prémisses d’une nouvelle politique, qu’il nomme « réalisme racial ». Mais peut-on ainsi postuler que la race est une réalité indépassable ?
Les décideurs politiques sont souvent accusés de faire preuve de cynisme dans la conduite des affaires internationales. Pour d’autres, il s’agit seulement de « réalisme ». Mais que recouvre exactement ce terme ? Deux ouvrages récents reviennent sur la genèse des concepts Realpolitk et géopolitique et remettent en cause la dichotomie entre les valeurs et les intérêts.
En répondant à la crise, les politiques monétaires des banques centrales ont eu pour effet d’augmenter les inégalités économiques. Cet article expose et critique la manière dont les banquiers centraux essaient de justifier les effets inégalitaires de leurs politiques tout en proposant des alternatives possibles à celles-ci.
Les sexualités minoritaires font l’objet de nombreux discours, pas nécessairement proportionnels à leur diffusion : autant que les manières de les pratiquer, ce sont les manières d’en parler qui posent question. À mi-chemin de l’essai à la fiction, Marco Vidal propose des voies à explorer.
Sept ans se sont écoulés depuis le début de la crise économique et politique qu’a traversée l’Islande en 2008. Les tentatives de rénovations de sa constitution, ses positions hétérodoxes en matière de finance et la vivacité politique de sa société civile ont suscité la curiosité certes, pourtant ces faits étonnants peinent encore à mobiliser la science politique.
Les révolutions dans les pays du Moyen-Orient ont remis sur le devant de la scène le rôle de l’armée dans les systèmes politiques de la région. Un numéro pluridisciplinaire de la revue Vingtième siècle revient sur les relations entre militaire et politique.
Ronald Dworkin n’a cessé de montrer que le droit n’était pas séparable de la morale et que le libéralisme suppose des engagements éthiques fondamentaux, qui permettent la constitution d’une identité politique collective. Un État suppose un ensemble de valeurs partagées, sans lesquelles il manque de légitimité.
Le climat est devenu un enjeu majeur de la coopération internationale. Observateur de la COP21 au Bourget en décembre 2015, le sociologue Jean Foyer revient sur les tendances lourdes et les temps forts des négociations climatiques.
Non seulement les principes de l’État de droit sont fragilisés par un état d’urgence installé dans la durée, mais les équilibres institutionnels et les contours de la nation sont mis en cause. Certaines des logiques à l’œuvre ne sont pas sans rappeler la période de la guerre d’Algérie et la transition de la IVe à la Ve République.
L’État islamique (EI) n’est pas né d’un seul coup à l’été 2014. Il est enraciné dans l’histoire mêlée de l’Irak et de la Syrie de ces vingt dernières années. Loulouwa Al Rachid et Matthieu Rey démêlent cet héritage complexe de l’EI, à la fois legs de l’autoritarisme baasiste et de l’intervention américaine en Irak.
À partir d’une enquête de longue durée auprès d’étudiants de banlieue, le sociologue Fabien Truong fait ressortir la diversité des trajectoires de jeunes issus de quartiers populaires. Une exploration de la construction de l’identité d’adulte et de la place sociale qui accorde une grande importance aux langages.
L’existence des demandes d’asile fondées sur l’orientation sexuelle, si elles sont peu nombreuses, pose des questions qui concernent toute demande d’asile : selon quels critères, quel degré de persécution distingue-t-on les « vrais » et les « faux » réfugiés ? Et que signifie cette politique de la preuve ?
Comment faire entendre les revendications des mouvements écologistes dans le contexte de l’état d’urgence ? La sociologue Sylvie Ollitrault revient sur les mobilisations des ONG en amont de la COP 21 en les réinscrivant dans l’histoire des mobilisations environnementales.
Quoi qu’en dise sa présidente, le Front National n’a jamais cessé d’être raciste et xénophobe, à en juger par l’opinion de ses adhérents et sympathisants. C’est ce que montre le sondage annuel effectué pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme.
Lieu de promenade, de divertissement voire d’émerveillement, le parc national est aussi un instrument au service de la Nation. Guillaume Blanc analyse cette imbrication entre environnement et politique à partir du cas de la France, du Canada et de l’Éthiopie.
L’état d’exception a en France une longue histoire. Destiné à faire face aux crises de toutes sortes, il est aujourd’hui invoqué pour répondre au terrorisme. Mais rien ne dit, selon l’historien du droit F. Saint-Bonnet, que c’est là la bonne solution au terrorisme qui frappe aujourd’hui.
Afin d’éclairer les événements tragiques survenus en France, la Vie des idées propose des pistes de réflexion à partir d’une sélection d’articles analysant la situation au Moyen-Orient et les enjeux institutionnels soulevés par le terrorisme.
La République est une idée complexe qui oscille entre deux héritages, modéré et révolutionnaire. Samuel Hayat revient sur cet antagonisme cristallisé dans la Révolution de 1848.
Existe-t-il un véritable contre-pouvoir des consommateurs à l’ère de la mondialisation néolibérale ? Un ouvrage analyse les significations politiques du boycott et l’exercice d’un pouvoir économique « par le bas ».
Comment expliquer la popularité de V. Poutine en Russie ? Au delà des accusations de manipulation et de propagande, K. Clément retrace l’histoire et les caractéristiques du poutinisme, un système d’idées et de pratiques nourries de patriotisme et d’apathie politique.
Au cours de cette table ronde virtuelle en partenariat avec Public Books, six contributeurs français, russes et américains s’interrogent sur la Russie contemporaine et ses relations souvent tendues avec l’Ouest.
Les attentats de janvier 2015 ont donné lieu à des manifestations d’unité nationale sans précédent. Qu’y a-t-il de spécifique à « l’esprit du 11-janvier » en comparaison avec d’autres grands rassemblements historiques ? Le consensus affiché ne serait-il pas le symptôme d’une crise politique ?
Alors que la plupart des pays européens ont entrepris des réformes en profondeur de leurs systèmes éducatifs en vue de les démocratiser, l’école française reste une des plus élitistes. Pierre Merle revient sur la mesure des inégalités scolaires et les réformes nécessaires.
À travers une activité journalistique intense mais peu connue, les socialistes du XIXe siècle ont posé les jalons d’un courant politique aussi inventif que divers. Un ouvrage collectif revient sur les racines longtemps ignorées de ce premier socialisme à l’aune de sa presse .
Lynchages, décapitations, cadavres…Les images de violence, en libre diffusion sur Internet, sont souvent occultées par les médias français. Pourquoi montrer ou, au contraire, cacher certaines images ? Toute violence ne serait-elle pas bonne à voir ?
Les professions constituent-elles un ensemble homogène ? Revenant sur une controverse qui a longtemps divisée la sociologie, Florent Champy et Marc-Olivier Déplaude proposent de recourir au concept de « sagesse pratique » pour sortir des impasses du débat actuel sur les professions réglementées.
La profession d’avocat connaît depuis vingt ans de nombreux bouleversements qui menacent l’unité de la profession. Contrairement aux idées reçues, cette profession se diversifie et s’inscrit désormais dans un marché du droit mondialisé fortement soumis à la concurrence.
Faut-il ou non libéraliser les professions réglementées ? Le projet de loi Macron a réactualisé ce débat. Ce dossier propose de confronter les théories économiques et sociologiques, à la lumière d’enquêtes empiriques portant sur les taxis, les médecins et les avocats.
La Corée du Sud est souvent présentée comme un modèle de transition démocratique. Censée garantir la démocratie, la Cour constitutionnelle de Corée joue dans les faits un rôle ambigu qui entretient des conflits entre élites politiques et société civile.
Quatre ans après le début de la Révolution, la société égyptienne est gagnée par le sentiment d’un retour à l’ancien régime. Un ouvrage collectif étudie les acteurs et les mécanismes complexes qui sous-tendent le processus révolutionnaire en Égypte.
L’histoire du vote nous apprend que l’élection n’est pas née avec le gouvernement représentatif moderne, mais qu’elle était pratiquée au Moyen-Âge. Elle nous apprend aussi que le vote n’est pas la fin de l’histoire de nos démocraties et que d’autres modes de désignation sont possibles.
Ce que la crise a révélé, dit W. Streeck, c’est le divorce consommé de longue main entre la démocratie et le capitalisme. Ce dernier s’est tourné depuis les années 1980 vers les marchés financiers et l’endettement n’a fait que masquer le plus longtemps possible la rupture. Seule issue, selon l’auteur de ce noir diagnostic : la sortie de l’euro.